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Cette troisième éruption de l'année se déclare le 2 avril
au matin vers 10 heures dans l'enclos, côté Saint-Philippe.
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Une très grande fissure (orientée nord-ouest - Sud-est)
longue d'un peu moins d'1 km avec des projections qui
atteignent 50 mètres de haut apparait sur le rempart du
Tremblet.
Les laves s'écoulent par deux bras, et elles semblent
approcher rapidement de la nationale 2. A midi, elles
se trouvent déjà à moins de deux kilomètres. Du coup,
les autorités décident d'interdire la circulation sur
cette portion de la nationale 2. Tout va alors très
vite :
15h 30 : Les coulées de laves franchissent la RN2. Le
tremor volcanique se stabilise, une activité sismique
(moins intense qu'avant 10h00) continue d'être observée
sous la zone sommitale du Piton de la Fournaise.
21h25: le bras sud de la coulée atteint l'océan indien !
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Le 3 avril; Après une baisse significative en fin de
nuit, le tremor éruptif retrouve un niveau équivalent à
celui observé le 2 avril après-midi. Des cheveux de Pélé -
fines aiguilles de verre de lave étirée - sont retrouvés dans
les hauts de Petite-Île.
Depuis la mi-matinée la sismicité sous le sommet s'intensifie.
Plusieurs séismes de magnitude supérieure à 2 sont enregistrés.
Ces séismes sont localisés sous le sommet du Piton de la
Fournaise. Ils s'accompagnent d'une augmentation de l'amplitude
du trémor éruptif. Ces séismes sont probablement les signes
précurseurs d'un effondrement dans la zone sommitale...
Par ailleurs, une nouvelle ouverture à plus basse altitude
reste possible. L'observatoire installe une nouvelle station
sismique dans la région du Tremblet afin de surveiller encore
plus activement cette zone.
Le 4 avril, le deuxième bras de coulée arrive à la mer,
un troisième atteint la route nationale.
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5 avril ; Le tremor est en hausse régulière. Son niveau
a doublé au cours des 12 dernières heures. Ceci se traduit par
un débit de lave plus important et des fontaines plus hautes au
point d’émission de lave.
L'activité sismique sommitale continue à
augmenter. Plus de 1000 séismes ont été enregistrés au cours
des 24 dernières heures. Cette activité sismique est
entièrement localisée à l'aplomb du sommet du Piton de la
Fournaise à une profondeur située entre 0 et 500m
d'altitude.
6 avril ; Le trémor éruptif a
significativement augmenté, il est accompagné d'une
intensification des coulées de lave. Le débit doit être
supérieur à 100 m3 par seconde, avec une lave très liquide
et rapide dans le chenal principal, mais de nombreuses
autres coulées de type aa (gratons) sont actives sur une
très large surface. Les projections sur le site de l'éruption
montent au moins à 100 m de hauteur. La route nationale est
coupée sur environ un km de longueur.
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Un survol de l'hélicoptère de la gendarmerie en fin d'après-midi
permet de constater l'existence d'un effondrement de cinquante
à cent mètres à l'intérieur du cratère, des laves encore
rougeoyantes des précédentes éruptions sont visibles.
7 avril ; Une diminution du trémor éruptif est observée,
il atteint désormais un tier de sa valeur maximale. Cette baisse
du trémor est confirmée sur le terrain par une diminution de la
hauteur des fontaines de lave qui atteignent désormais 40 à 50m
de haut.
L'effondrement reste confiné dans le cratère Dolomieu sur un
diamètre d'environ 600m. Son volume a pu être estimé à 20 - 25
millions de m3 grâce aux photos prises par la section aérienne de
gendarmerie. Une forte sismicité localisée sous les cratères
sommitaux se poursuit avec des séismes de magnitude > à 3.
Le Dolomieu s'est effondré pratiquement sur toute la surface,
c'est-à-dire sur une surface de 1000 x 700 m et une profondeur
estimée pour l'instant à environ 300 m. Le volume peut être estimé
à environ 50x10^6 m^3. Les forts séismes sous le sommet engendrent
des éboulements locaux des parois, qui forment des panaches
noirâtres, parfois assez intenses.
Le 8 avril; Le trémor éruptif est au même niveau qu'au
début de l'éruption. Des fontaines de laves d'une hauteur de
50 à 100 m sont visibles, selon l'activité. Aucune coulée de
lave n'a été vue, possiblement en raison de coulées en tunnel.
La coulée de lave de type aa a coupé la route sur 1250 m de
largeur. Côté Tremblet la coulée a une épaisseur de l'ordre
de 10 m.
10 avril ; En un quart d'heure vers midi, baisse et
fin du trémor, fin de l'éruption ... les éboulements des
parois de l'intérieur du cratère Dolomieu se poursuivent.
11 avril ; En soirée, des membres du PC de St
Philippe observent deux coulées de lave, une première
longeant le rempart, une deuxième au milieu des coulées en
place, arrivant jusqu’à la mer.
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Après un petit arrêt de 8 heures et des apparitions régulières
toutes les 2 à 3 heures, le trémor éruptif est à nouveau stable.
Des coulées très liquides allant jusqu'à la mer sont visibles
dans le Grand Brûlé.
De gros séismes se produisent encore sous le sommet, ainsi que
des éboulements à l'intérieur du Dolomieu. Les bords du cratère
restent instables et toute approche du Dolomieu reste dangereuse
et est à éviter.
Après plusieurs séismes importants, un séisme de magnitude
d'environ 3.5 s'est produit vers 15h05. Le cratère Dolomieu
s'effondre pour la seconde fois et menace désormais d'emporter
le cratère Bory avec lui...
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Le 13 avril; Suite au séisme, le débit de l'éruption
dans le Grand Brûlé (à 500 m altitude) a lentement augmenté
avec des fontaines de lave couvrant toute la partie Est du
cône par des projections et formant plusieurs larges coulées
de lave allant jusqu'à la mer.
14 avril ; Légère remontée du trémor, la sismicité
sous le cratère Dolomieu est pratiquement continue. De
belles projections de lave sont visibles depuis St-Philippe,
les coulées sont très liquides.
15 avril ; Dans l'Enclos, baisse de la hauteur des
fontaines de lave. Dégazage constaté dans le cratère
Dolomieu.
16 avril ; Une nouvelle coulée le long du Tremblet
est à nouveau visible (incendies dans la végétation)
18 avril ; Baisse du trémor, toujours des séismes
sous le Dolomieu, dont les parois continuent de s'effondrer.
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Du 20 au 28 avril ; On observe de manière irrégulière
des coulées de lave très fluide accompagnées par une
sismicité soutenue sous le sommet du volcan. Ces séismes
liés à des éboulements dans le Dolomieu sont liés à la
réalimentation de la chambre magmatique.
Les habitants du Tremblet subissent toujours les forts
désagréments d'une éruption qui n'en finit plus: dioxyde de
soufre, pluies acides, cendres et gaz...
Les coulées de lave ont été très abondantes vendredi et
samedi, la sismicité sous le sommet reste assez forte. Les
routes avoisinantes sont recouvertes de cendre et de sable
volcanique, le gaz et le dioxyde de soufre ambiants sont
pénibles voire dangeureux pour les personnes d'astreinte...
Vous pouvez vous rendre compte de l'état de la végétation du
Tremblet : tout est sec et sans vie...
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1 mai ; Absence de trémor - fin de l'éruption - sismicité
au niveau du sommet.
http://www.fournaise.info/eruption2avril07.php
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