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St-Trophime
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Histoire
Un des plus beaux cloîtres provençaux
D'une taille assez exceptionnelle qui l'apparente à une des grandes
abbayes de la région, ce cloître comme d'autre cloître cathédraux en
Provence est une construction tardive (début des travaux à la fin du
XIIe siècle).
Les galerie d'Arles sont une des plus somptueuses représentation du
type voûté qui distingue entre autre les cloîtres de
Vaison-la-Romaine, de l'abbaye de Montmajour et du monastère de
Saint-Paul-de-Mausole. Le centre du cloître de la cathédrale
Saint-Trophime est constitué d'un jardin, ancien cimetière.
Des chanoines "mis en regale" dans la cité épiscopale
Le cloître Saint-Trophime était au centre des bâtiments canoniaux.
Les chanoines, grands personnages de l'Église d'Arles, assistaient
l'archevêque dans la gestion du vaste diocèse de la ville.
L'ensemble que forme la cathédrale Saint-Trophime, l'archevêché et
le cloître compose la cité épiscopale.
Alors que le palais de l'archevêché se dressait immédiatement au sud
de la nef de l'église Saint-Trophime, en bordure de la place, les
bâtiments du Chapitre occupaient la partie haute de la colline, plus
à l'est. Protégés par leur propre mur d'enceinte, ils formaient un
ensemble important distribué autour du cloître, centre de la vie
commune.
Pendant longtemps, les clercs qui entouraient l'archevêque et
assuraient le service de la basilique avaient vécu sous le régime
libéral de la Règle d'Aix. Bien adapté à une économie précaire et
essentiellement rurale, ce statut était fondé sur la division des
revenus du Chapitre en certain nombre de prébendes dont chaque
chanoine disposait séparément et grâce auxquelles il pouvait mener
une existence individuelle dans sa propre maison, autour de la
cathédrale.
Un des objectifs du Mouvement grégorien avait été le retour des
chanoines à la vie commune, mais cette transformation n'avait pu se
faire que lentement au fur et à mesure de l'évolution des conditions
générales. Il est significatif qu'une première réforme du Chapitre
d'Arles intervienne dès 1032, au moment où s'accomplit justement la
reconstitution des bien temporels de Saint-Trophime et où s'amorce
la première renaissance commerciale de la cité.
En acceptant la réforme, les chanoines adoptaient la Règle de
Saint-Augustin.
La Cloître : Une construction soignée mais inachevée
Les clercs édifient tout d'abord à l'ouest un réfectoire, longue et
haute salle charpentée établie au-dessus d'une cave voûtée en raison
de la déclivité du terrain, qui était entièrement peinte et éclairée
de part et d'autre par de grandes baies en plein cintre. Incompatibles
avec les galeries du cloître, alors inexistantes, ces baies furent
condamnées par la suite. Au nord, on construisit ensuite la salle
capitulaire voûtée en berceau brisé ajourée au sud par une claire-voie
de fenêtre en plein cintre de part et d'autre d'une porte.
Ce dispositif laisse supposer que le projet du cloître était désormais
acquis. Cette pièce fut prolongée vers l'est un peu plus tard par une
deuxième salle voûtée, réunie à la première et décorée avec celle-ci
d'une somptueuse façade à arcades sur colonnettes, séparées de
pilastres à l'antique.
Le grand bâtiment voûté du dortoir à l'est, vin ensuite fermer le
troisième coté du quadrilatère. Enfin, on attaqua la construction
du cloître par la galerie nord que vint compléter plus tard la galerie
orientale, achevée vers 1210-1220. Quand soudain le chantier dut
s'interrompre...
Au XIIIe siècle, les premiers signes d'un déclin se font en effet
sentir : les comtes de Provence délaissent Arles au profit d'Aix, la
prépondérance des archevêques d'Arles disparaît, le mouvement urbain
est abattu par Charles d'Anjou en 1251, l'essor démographique
s'arrête vers 1300 et la nouvelle géographie urbain des pays du
Bas-Rhône devient défavorable à Arles : Saint Louis édifie
Aigues-Mortes et la papauté s'installe à Avignon.
En raison de cette mauvaise conjoncture, la galerie orientale reste
inachevée du côté du préau : les puissants contreforts-pilastres ne
reçoivent pas les arcades de décharge qu'ils devaient soutenir, à
l'instar des autres cloîtres voûtés de la région.
Le programme iconographique des chapiteaux historiés de la galerie
nord demeure incomplet et surtout, les galeries sud et ouest du
cloître manquent à l'appel. Il faudra attendre 1380-1390 pour
qu'elles soient édifiées. Reflet tardif des chantier de l'Avignon
pontificale, elles adoptent alors le voûtement sur croisées d'ogives,
tout en s'inspirant du modèle roman pour les colonnettes de
marbre.
Utilisation médiévale éphémère, renouveau contemporain
L'ironie du sort veut qu'une fois achevé, le cloître ait abrité peu
de temps la communauté régulière : en 1455 les chanoines retrouvent
en effet une vie séculière (non cloîtrée) et des maisons dans
l'enclos. Les belles salles deviennent alors des greniers et des
réserves.
Après la Révolution, le cloître Saint-Trophime reste à la disposition
du clergé mais est en partir occupé par des habitations. Il est classé
monument historique en 1846. En 1974, les salles du cloître,
réhabilitées, accueillent leur première grande exposition avec les
œuvres du sculpteur César. Elle sera suivie de nombreuse expositions
d’art contemporain. Le lieu est investi également à l'occasion des
Journées du Patrimoine; ainsi en 2006 par une exposition sur les
objets médiévaux découverts et conservés à Arles et dans les
environs.
Architecture et iconographie
Le cloître d'Arles a l'allure d'un rectangle de 28m de long sur 25m
de large, mais la galerie sud étant légèrement plus courte que celle
du nord, sa forme générale tend vers le trapèze.
L'impression première que l'on ressent en abordant la partie romane
du cloître est celle d'une élégance très raffinée dans toute la
construction. Chaque galerie comprend trois travées séparées par des
doubleaux moulurés qui sous-tendent une voûte en berceau à segments
inégaux dont la naissance est plus élevée sur la paroi externe que
sur l'arcature.
Le regard est ainsi naturellement attiré vers le registre décoré des
chapiteaux qui se développe entre deux zone de silence : le jardin
en transparence à travers le colonnade et le magnifique volume de la
voûte. Cette technique des arcs inégaux est directement inspirée des
grands monuments romains, théâtres et amphithéâtres.
Chaque travée s'ouvre sur le préau par quatre arcatures de plein à
section vive, dont les arcs rappellent par leur structure ceux des
édifices romains et tout spécialement ceux des cryptoportiques.
Ces arcatures retombent sur des colonnettes jumelles, rondes ou
polygonales, portant des chapiteaux décorés sur leur quatre faces et
réunies sous un tailloir commun. Leur bases à deux tores inégaux
reposent sur un petit mur bahut, flanqué d'une banquette.
Du côté de l'Est, au contraire, les contreforts, constitués par des
faisceaux de colonnettes, offrent un profil déjà beaucoup plus évolué
avec une décoration de grosses tête de clou. Vers le préau, la façade
de l'édifice n'est composée que d'un simple mur sans le renfort de
la puissante arcade surbaissée.
Ici, l'épaulement du doubleau est assuré par un seul contrefort
extérieur : ceux de la galerie nord sont de solides pilastes cannelés,
à la romaine, surmontés de gros chapiteaux à feuilles d'acanthe,
extrêmement proches des modèles antiques.
Les galeries sont surmontées par un parapet qui borde le promenoir
supérieur, percé de nombreux trous rectangulaires servant à faire
écouler l'eau des toitures dans une corniche qui est en réalité un
chéneau en pente, pour la construire à la citerne et alimenter la
communauté en eau potable puisque ce quartier d'Arles n'a pas
d'autre source.
Au-dessus du promenoir règnent les admirables toitures des salles
canoniales, constituées de dalles calcaires posées en imbrication,
qui assurent une efficace protection thermique à l'ensemble des
bâtiments. Leur bordure retombe sur une corniche à modillons ou sur
de simples corbeaux cubiques
Sur le mur externe des deux galeries romanes, les doubleaux
s'amortissent sur de fortes consoles sculptées en avant-corp
d'animaux (bélier, âne, lion, bouc), atlantes, acrobate ou monstre
androphage.
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cloitre00
Porte romane du Cloître
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cloitre01
Porte romane du Cloître Saint Trophime
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Porte du XIVe siècle
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La cité épiscopale
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LES GALERIES ROMANES
La galerie nord
C'est la partie la plus ancienne du cloître, édifiée au sud-est du
transept, mais une certaine distance du chevet de la basilique romane
dont elle devait être séparée par plusieurs salles et qu'elle
dominait par son implantation sur le sommet de la colline.
Le mur septentrional de la galerie montre juste au-dessus des
arcatures un décrochement très net indiquant une reprise nécessitée
par l'établissement des voûtes : ce mur, antérieur au cloître actuel,
appartenait peut-être à une première construction, couverte d'une
charpente et décorée de statues plus petites que les statues-colonnes
actuelles. Les plus anciennes épitaphes du monument y étaient
encastrées : celle des deux chanoines Pons des Baux (mort en 1165)
et Pons Reboul (mort en 1183), mais aucune ne se trouve encore à sa
place primitive.
C'est aussi la galerie où la perfection du volume intérieur et
l'harmonie de la décoration ont été poussées le plus loin. En effet
une arcature de plein cintre se développe sur le mur de fond dans
un souci extrême de correspondance et d'équilibre avec le registre
décoré du préau.
Ces arcs dont l'archivolte moulurée s'amortit sur des colonnettes à
fût cannelé portant des chapiteaux à figures ou à décor végétal, en
grande partie remplacés au XIXe siècle, nous étaient parvenus
entièrement aveugles, sans que le parement du mur, remanié à une
époque postérieure, ait conservé la trace d'une ouverture
primitive.
Or les travaux de restauration ont montré que, sur la moitié
occidentale de la galerie, cinq de ces arcatures étaient libres à
l'origine et qu'elles avaient conservé, sous le remplissage tardif
de maçonnerie, leur intrados et leurs piédroits magnifiquement
appareillés.
Ces derniers portent les trous de scellement d'un fort barreaudage
dont les baies étaient munies. Une majestueuse porte de plein cintre
ouvre sur une vaste salle, bâtie en deux campagnes et couverte par
un berceau brisé dont le doubleau occidental retombe sur deux belles
consoles représentant l'une, l'avant-corps d'un bouc et l'autre celui
d'un loup.
Enfin il faut souligner l'importance des quatre énormes piliers qui
scandent toute la composition architecturale par la vigueur de leur
lignes verticales et la présence de leurs longues statues-colonnes.
Sur leur face centrale ils reçoivent la retombée du doubleau qui
s'amortit sur deux pilastres superposé, à fûts de section carrée.
Le plus grand d'entre eux, placé en saillie sur le nu de la pile,
est décoré d'une statue couronnée par une imposte qui règne au niveau
des talloirs des chapiteaux. Il est surmonté par un autre pilastre
beaucoup plus petit, au fût nu ou cannelé, dont la fondation est de
matérialiser, dans le décor architectonique, une composition à
étages inspirée des monuments antiques.
Cette formule, qui tend à réaliser la synthèse entre l'esprit de la
voûte romane et la division verticale à l'antique, semble être une
des créations du cloître de Saint-Trophime qui sera reprise un peu
plus tard à Montmajour.
Par leur structure même, ils constituent aussi les points forts du
programme iconographique. Si les piliers centraux illustrent une
scène entre les trois personnages qui les décorent, les deux piles
d'angle présentent la particularité remarquable d'intercaler deux
bas-reliefs entre les pilastres supportant les doubleaux, entaillés
pour recevoir les statues. Ils forment ainsi un ensemble majeur par
la richesse des différents thèmes qu'ils proposent.
Né dans un milieu de haute culture théologique et classique, le
programme iconographique de la galerie nord est aussi subtil et
cohérent que celui du portail de la primatiale.
Dans la galerie nord, il associe étroitement deux thèmes
fondamentaux : une médiation sur la Résurrection du Christ et
l'exaltation des saint patrons de l'Église d'Arles.
Piliers et chapiteaux se répondent, introduisant de subtiles
correspondances entre l'Ancien et le Nouveau Testament. Cette
recherche témoigne de l'influence profonde exercée jusqu'en Provence
par la pensée de Suger, abbé de Saint-Denis.
La galerie orientale
Quoique faiblement décalé dans le temps (fin du XIIe et début du
XIIIe) cette galerie propose une ambiance très différente. Elle est
plus large que la galerie nord car les arcatures décorant le mur du
fond ont disparu et celles donnant sur le préau sont plus
ouvertes.
Si le voûtement en berceau et [...] figurées restent identiques,
l'arcade intègre de nouveaux éléments comme la mouluration des
arceaux et des motifs caractéristiques de l'époque gothique, figurés
dans des [...] : vierges sages et vierges folles [...] symboles des
[...]
Le programme iconographique s'articule [...] de façon fort
différente : alors que l'évocation de la Passion s'inscrit sur les
piliers, les chapiteaux offrent, au sens inverse de lecture, un récit
vivant de l'enfance et de la vie publique du Christ.
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cloitre04
Galerie du cloître
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cloitre05
Cloître, galeries Gothiques (sud et ouest)
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cloitre06
Cloître, galerie Gothique (sud)
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cloitre07
Galerie du cloître
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LES GALERIES GOTHIQUES
Moins utiles pour la circulation, les deux galeries restantes ne
furent réalisées que vers 1380-1390 et sont les témoins de l'art de
bâtir le gothique : elles sont voûtées sur des croisées d'ogive dont
les nervures s'amortissent sur des colonnettes, ornées de chapiteaux
à feuillage.
La galerie méridionales
C'est la plus ancienne des deux. Ses piles sont décorées de niches,
couvertes de dais, qui abritaient jadis des statuettes. Abandonnant
les scènes de l'Écriture, les chapiteaux sont consacrès à la
célébration du Saint Patron de la Primatiale, par la mise en images
d'un poème en langue romane, le roman de Saint Trophime (vers
1225)
Le récit, qui se développe sur les chapiteaux, évoque d'abord deux
épisodes de l'apostolat de Trophime : la bénédiction du cimetière
des Alyscamps par le Christ, en présence du saint, de cinq évêques
et de sainte Marthe, puis la consécration dans cette même nécropole
d'un oratoire à la Vierge, par l'évêque d'Arles.
Les quatres autres chapiteaux illustrent un miracle opéré par
l'intercession du saint : Charlemagne condamne à mort un jeune
chevalier et neuf de ses parents, pour avoir giflé l'archevêque
Turpin
Les condamnés sont agenouillés devant les reliques de Saint Trophime.
Ils sont ensuite pendus au gibet de Fourchon, mais la main de Dieu,
sortant des nuages, les maintient en vie.
Le septième jour, le miracle est constaté. Charlemagne et Turpin ont
pardonné. Les barons, portant encore leur liens aux poignets, rendent
grâce à Saint Trophime.
La galerie occidentale
On suppose qu'elle fut élevée aux alentours de 1375 sous l'abbatiat
de Pons de l'Orme (1368-1380), par comparaison avec la galerie sud de
Montmajour, sculptée par le même atelier. Le programme iconographique
est infiniment moins cohérent, mêlant des épisodes bibliques à des
thèmes chers aux Arlésiens et accordant une large place aux dévotions
nouvelles comme le couronnement de la Vierge ou le culte des Saints
de Béthanie, dont l'influence était croissante dans l'Église
provençale.
Du sud au nord, on découvre la Lapidation de Saint Etienne, Samson
terrassant le lion et s'abandonnant sur les genoux de Dalila, Sainte
Marthe et la tarasque, Marie Madeleine baisant les pieds de Jésus,
l'Annonciation dans un décor d'architecture gothique, le Couronnement
de la Vierge et la Pentecôte. Ces derniers thèmes sont traités de
la même façon à Montmajour.
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cloitre08
Galerie du cloître
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Cloître, galerie Romane (nord)
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Cloître, galerie Romane (est) et Gothiques (sud)
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Cloître, galerie Gothiques (ouest) et Romane (nord)
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Clocher de la primatiale
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Cloître, galerie Romane (est) et Gothiques (sud)
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Cloître, galerie Romane (nord) et Gothiques (ouest). Clocher de la primatiale
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Clocher de la primatiale et Tour de l'Horloge
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LES RESTAURATIONS DU CLOÎTRE SAINT-TROPHIME
Restaurations du XIXe siècle
1791: L'archevêché d'Ar1es est rattaché à celui d'Aix la
cathédrale Sait-Trophime devient église paroissiale. Le cloître est
peu à peu désaffecté.
1826 : Déblaiement de la cour intérieure du cloître.
1842 : Le mauvais état du bâtiment alerte les pouvoirs
publics.
À partir de 1843 Prosper MERIMEE, inspecteur général des
Monuments historiques, lance un programme important de restauration
et de consolidation d'une partie du cloître (restauration des
galeries, rejointement des dalles de la terrasse, réfection partielle
du parapet, extirpation des arbres et des plantes qui ont poussé
entre les pierres, pose de tirants, abaissement du sol du préau,
plantation de quatre arbres).
Des interventions localisées ont été réalisées. Certaines parties,
dans les galeries ouest et sud (colonnes engagées et parements),
semblent avoir été refaites en molasse fine. La partie occidentale
de la galerie sud a été colmatée à l'aide d'un mortier, dans lequel
apparaissent par endroit des morceaux de terre cuite rouge et de
molasse. Une partie du parement de la galerie ouest a été restaurée.
Elle est maintenant constituée d'une molasse blanche et fine
d'origine inconnue.
Restaurations du XXe siècle
Un nouveau programme de restauration est lancé dans les années 1950
et en particulier, la réhabilitation de la salle nord du cloître
(dortoir et salle capitulaire).
Entre 1956 et 1974, un premier programme de
restauration du cloître
a permis de retrouver son volume originel. Dans la salle est
(dortoir), qui abritait jusque là le logement du concierge, le
dégagement de constructions parasitaires et le sondage des murs a
permis de redécouvrir des ouvertures qui avait été comblées et de
leur redonner leur fonction première. La voûte du XVIIe siècle a été
conservée en l'état.
La salle nord (salle capitulaire), affectée à l'église, fut rendue à
la Ville. Par cet échange, la Ville et l'État s'engageaient à prendre
à leur charge la restauration des bâtiments. La voûte du XVIIe
siècle fut au trois quart détruite pour retrouver le volume initial
de la salle et sa belle voûte romane.
Dans la salle ouest (réfectoire), qui abrite actuellement les Archives
communales, peu de travaux ont été réalisés.
En 1976, l'actuel escalier d'entrée du cloître est réalisé,
remplaçant l'accès côté sud, rue du cloître.
Au XXe siècle
En 2003 et 2004, les couvertures-terrasses en pierre
qui recouvrent les galeries (promenoir supérieur) ont été entièrement
refaites et étanchéisées, mettant l'ensemble du monument hors d'eau.
En 2006, une campagne de conservation préventive avec pose de
pansements de papoer japon sur les parties dégradées des sculptures
a permis d'arrêter l'effritement de la pierre. A cette occasion, le
réseau de récupération des eaux pluviales a été complètement repris
avec ma réalisation d'un cheminement canalisé en bas de pente des
terrasses (caniveaux), puis dans le préau (canalisations) jusqu'à la
citerne.
État des lieux en 2006
Le cloître Saint-Trophime est aujourd'hui en mauvaise état, même si
les travaux réalisés sur les couvertures contribuent fortement à
l'amélioration de la situation. Les galeries du cloître sont très
sombres du fait de l'encrassement général des parements. Diverses
dégradations se remarquent : désagrégation des pavements de pierre,
des colonnettes et des chapiteaux ; taches d'humidité; altération
des voûtements.
De nombreuses altérations sont dues à des sels liés à la migration
de l'eau à l'intérieur de la maçonnerie apportée par l'eau de pluie,
les remontées capillaires, l'arrosage du jardin et le lavage des
toilettes. D'autres attaques, sur les colonnes en particulier, sont
causées le vieillissement des matériaux. La pollution fait également
beaucoup de dégâts en recouvrant de poussière noire l'ensemble des
surfaces. Les réparations anciennes ont perturbé par ailleurs
l'équilibre des circulations d'eau dans la pierre. Enfin, le passage
des nombreux visiteurs causes des frottements répétitifs (sacs à dos,
etc.) qui dégradent parties basses et chapiteaux.
LE PROGRAMME DE RESTAURATIONS
Campagne de mesures préalables
Des mesures d'humidité sont effectuées pendent un an. Des mesures de
vitesse du son sur les chapiteaux de marbre permettent d'établir un
inventaire avec l'identification des matériaux et le diagnostic de
leur état de cohésion et de solidité. De plus, un contrôle de la
salinité est effectué avec un dosage des sels. Les essais de nettoyage
permettent de choisir la méthode la p|us appropriée. Une zone test
est choisie.
Une recherche de potychromie est faite sur l'ensemble du cloître.
Des parties peintes sont clairement visibles dans l'angle sud-ouest
du cloître (autel du XVIIe siècle). Après analyse des couches et
identification des techniques utilisées autrefois, des essais de
dégagement et de réintégration sont faits.
Phasage des travaux
Phase 1 : Diagnostic archéologique dans le préau et dans la galerie
nord.
Phase 2 : Restauration des arcatures romanes (nord et est), des
arcatures gothiques (sud et ouest), restauration du portail sud.
Interventions préventives sur les sculptures en attente de
restauration.
Phase 3 : Assainissement (drainage galerie nord et mur sud),
restauration des murs, voûtes et sols des quatre galeries.
Phase 4 : Mise en valeur, aménagement du préau central et éclairage
de l'ensemble du monument
Protocole d'intervention
Le nettoyage consiste à enlever les sulfates qui ont été
détectés à la surface des éléments du cloître. Les techniques de
nettoyage sont la micro abrasion ou le laser ainsi que les compresses
de dessalement. Les sondages montrent la présence sur plusieurs
surface de marbre
d'une barbotine beige, résultant d'un traitement au silicate de soude
opéré au XIXe siècle. Elle protège actuellement les marbres. La
conserver en l'allégeant seulement permet de garder une patine en
en harmonie avec les autres éléments du cloître.
Le remplacement des colonnettes : quelques colonnettes ont
été identifiées comme très dégradées. Elles devront être remplacées
par une marbre comparable au marbre de carrare en place.
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