2010-04-04 cesarRhone

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Maquette du navire Laurons II

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L'embouchure
Les épaves antiques du littoral camarguais
Rivage instable et bas, peu discernable depuis la vigie des misaines, à la croisée du vent marin et du mistral, le littoral camarguais fut une terre de naufrage toujours redoutée des timoniers. Dans le fond trouble de sa "mer gauloise", il restitue quelquefois le tribut capricieusement prélevé au vaste commerce maritime.
Après les nombreuses épaves modernes, c'est à partir de 1989, face aux Saintes-Maries-de—la-Mer, que fut localisée par un pêcheur saintois la première épave antique, chargée de lingots de plomb et d'amphores espagnoles.
Aujourd'hui, une trentaine d'épaves antiques, datées entre le IIe siècle av. J.-C. et le IIIe siècle de notre ère, ont été recensées. Engravée sur des bancs de sable proches de la côte, la majorité de ces navires tentait de rallier une embouchure du Rhône antique aujourd'hui disparue, l'ostium metapinum, plus connu sous son vocable médiéval de Rhône de Saint-Ferréol.
Témoins du commerce avec la Méditerranée, tous ces vaisseaux se distinguent par leur cargaison variée d'amphores, d'objets de bronze, ou de matières premières (lingots de plomb, galettes de cuivre, barres de fer, blocs de marbre). Quelques objets isolés sont riches d'enseignements : une amphore grecque de Marseille du IVe siècle avant notre ère témoigne de l'ancienneté de la navigation sur ce rivage ou encore un très beau portrait en marbre d'Auguste.
Un port englouti ?
Des vestiges disposés par 9 m de fond comprennent des bases de poteau en calcaire, parfois encore liées à du mortier, à des clous de charpente et à des fragments de tuiles (tegulae). Ils rappellent les structures submergées du golfe de Fos-sur-Mer, interprétées comme des hangars à bateaux. Mais la présence, à proximité immédiate de ces alignements de pierres, d'un très riche dépotoir d'amphores, de vaisselle et de petits objets de la vie quotidienne plaide plus simplement en faveur d'une activité économique autour de grands magasins de stockage.
Ce dépotoir couvre une large période allant du ve siècle av. J.·C. (amphores grecques de Marseille) au VIe siècle de notre ère avec une période d'intense activité au Ier siècle de notre ère. Cette période inaugurée par l'empereur Auguste (27 avant J.-C.-14 après J.-C.) correspond à la pax romana, période de paix, d'unité de l'Empire et d'échanges économiques intenses entre les provinces riveraines de la Méditerranée.
Un avant·port pour Arles ?
À la suite d'un obstacle, d'une crue ou d'un étiage particulièrement bas, le Rhône interrompait sans doute la descente des allèges qui venaient décharger les gros bateaux de mer. Il fallait donc trouver provisoirement sur place des magasins en nombre suffisant pour libérer les navires qui -en mer- patientaient au mouillage et n'auraient pu en aucun cas eux-mêmes remonter le Rhône à cause de leur fort tirant d'eau.

Maquette du navire Laurons II Échelle 1/10. Bois
L'épave de ce bateau - parfaitement conservée - a été fouillée en 1978 dans le golfe de Fos, près de Martigues (anse des Laurons).
Avec ses 16 mètres de longueur, une largeur d'environ 6 mètres et un tirant d'eau d'1,20 mètre pour un poids en lourd de près de 40 tonnes, ce petit navire de mer pouvait sans doute franchir la barre du Rhône à la fin du IIe siècle apr. J.-C.

 
 

(DMC-FZ18; 0.125 s (1/8); 4.6mm (35mm equivalent: 28mm); f/2.8)
 

Album créé par album un Marginal Hack écrit par David on Sun Apr 11 15:42:36 2010